Le nom du groupe vient d'une chanson de Muddy Waters, Rollin' Stone, choisie par Brian Jones. Le blues a toujours été la source d'inspiration principale des Stones, qui sont l'un des principaux acteurs du retour de cette musique sur le devant de la scène, à travers le British blues boom . Les premiers enregistrements des Rolling Stones sont des reprises de blues et de rhythm and blues américains. Après avoir rencontré le succès au Royaume-Uni, ils deviennent populaires aux États-Unis, durant la British Invasion (initiée par les Beatles) du milieu des années 1960. Leur single de 1965 (I Can't Get No) Satisfaction les fait connaître dans le monde entier.
Dick Taylor part ensuite former les Pretty Things. Le poste de batteur est toujours aléatoire, oscillant entre Tony Chapman et Mick Avory. Les Stones cherchent un bassiste, en décembre 1962, Tony Chapman leur présente Bill Wyman, au Red Lion Club[17] qui leur plaît immédiatement, peut-être grâce à ses amplis, denrée rare à l'époque, mais aussi grâce à ses capacités : il est plus âgé de sept ans que Mick et Keith, et joue déjà depuis de nombreuses années dans son groupe les Cliftons, avec Tony Chapman, tout en étant amateur. Les batteurs des Stones étant trop instables, Charlie Watts, qui connaissait bien Mick et Brian pour avoir joué avec eux, se joint à eux définitivement en janvier 1963, laissant sa place au sein des Blues Incorporated à Ginger Baker. Le 14 janvier 1963, les Rolling Stones jouent leur premier concert avec la formation qui persistera jusqu'à l'exclusion de Brian Jones : Mick Jagger au chant, Keith Richards et Brian Jones aux guitares, Bill Wyman à la basse, Charlie Watts à la batterie et Ian Stewart au piano (ce dernier quittera le groupe quelques mois plus tard, sous l'impulsion d'Andrew Loog Oldham) .
Première apparition de Mick Jagger depuis son opération du cœur
Le 7 juillet 1963, ils font leur première apparition télévisée dans l'émission Thank Your Lucky Stars de Pete Murray. Leur look, pourtant conventionnel de nos jours, paraît outrancier. Leurs cheveux longs, qui recouvraient juste les oreilles, font scandale. Ce look original et leur attitude parfois méprisante donnent des idées à Andrew Loog Oldham. Afin de se démarquer des Beatles, apparus un peu plus tôt et dont la popularité est exceptionnelle, le jeune manager des Stones leur crée une image de mauvais garçons , en opposition aux allures de gentils gendres des Fab Four. Jagger et sa bande cultivent leur différence, refusant très rapidement le costume-cravate[28], insistant sur leur chevelure, et défraient la chronique par leurs frasques[29]. Celui qui est surtout visé pour son côté mauvais garçon , n'est ni Mick Jagger, ni Brian Jones, mais Bill Wyman qui, du groupe, est celui qui possède les cheveux les plus longs et qui a toujours une mine renfrognée[30]. C'est aussi lui qui est à l'origine de la première des nombreuses frasques du groupe : il est condamné pour avoir uriné sur le mur d'une station-service[31].
Leur carrière prend un tournant définitif : les concerts deviennent quotidiens, Bill Wyman et Charlie Watts quittent leur emploi[35] pour intégrer les Stones à plein temps, Mick Jagger laisse tomber ses études. L'appartement à Edith Grove abandonné, Keith, Mick et Andrew habitent ensemble dans un nouveau logement, où va débuter une nouvelle collaboration : Andrew oblige Mick et Keith à travailler ensemble, à l'image de McCartney et Lennon, sur l'écriture des chansons. En novembre 1963, à Mapesbury Road, Oldham oblige Keith et Mick à composer une chanson. Au matin, ils interprètent It Should Be You, leur première composition en commun[36]. Cette volonté est dictée par le fait qu'il était difficile pour les Rolling Stones de trouver quelque chose de neuf à jouer et parce que beaucoup de chansons de leur répertoire étaient jouées par d'autres groupes anglais (dont les Beatles), ce qui ne les aidait pas à se démarquer des autres[37]. Par conséquent, le second single du groupe devant contenir les reprises Fortune Teller et Poison Ivy est refusé durant l'été.
Avec ces problèmes judiciaires et internes, le groupe se retrouve contraint d'arrêter les tournées pendant deux ans. Après avoir tourné de façon ininterrompue depuis leurs débuts, donnant entre 250 et 300 concerts par an, le groupe effectue sa dernière tournée européenne du 25 mars au 17 avril. Il est le premier groupe du bloc de l'ouest à jouer un concert de rock en Pologne le 13 avril. Mais la venue dans ce pays, ainsi que les deux concerts joués ce soir-là ne plaît pas forcément aux autorités. Le groupe ne retournera pas jouer avant de nombreuses années dans les pays du bloc de l'est. Le groupe joue son dernier concert le 17 avril 1967 à Athènes en Grèce avec Brian Jones. Comme les Beatles, les Rolling Stones avaient subi depuis leurs débuts l'hystérie des foules dans les salles et en dehors, phénomène que l'on appelait la beatlemania. Particulièrement éprouvants, les concerts des Stones tournaient souvent à l'émeute à cause des fans qui tentaient de monter sur scène ou des bagarres dans le public. De nombreuses fois, les Rolling Stones furent contraints de s'enfuir de scène au bout de quelques minutes poursuivis par des fans. Les coûts des dégâts et le nombre de blessés sont parfois importants comme à Blackpool, à La Haye ou Paris[48].
Le grand retour à la scène date du 5 juillet 1969, lors du concert gratuit à Hyde Park, devant près de 500 000 personnes, le premier depuis deux ans et demi, pour l'intronisation du nouveau guitariste Mick Taylor, qui vient de chez John Mayall (qui a fait découvrir Eric Clapton et Peter Green). Pour rendre un hommage à Brian Jones, décédé 2 jours plus tôt, Mick Jagger lit à cette occasion un poème de Percy Bysshe Shelley : Adonaïs. Mick Taylor contribue à renforcer les racines blues des Rolling Stones et sa participation aux albums Exile on Main Street et Sticky Fingers marqueront le retour à des compositions et des productions plus épurées. Le concert d'Hyde Park est le prélude à une grande tournée aux Etats Unis, où ils n'ont plus joué depuis trois ans. La grande tournée qui contient vingt-trois dates et dix-sept villes, démarre le 1er novembre 1969. Le spectacle est très bien rodé et le groupe apparaît plus professionnel qu'il ne l'a jamais été[63]. La tournée américaine de 1969 sera immortalisée par l'album en public Get Yer Ya-Ya's Out!, où les riffs de Keith Richards et les solos de Mick Taylor sont d'une efficacité redoutable.
Mick Taylor apporte une certaine virtuosité à la musique du groupe. Avec la séparation des Beatles, les Rolling Stones se retrouvent au premier plan et peuvent prétendre au titre de plus grand groupe de rock'n'roll (titre officieux qu'ils s'étaient arrogés[63] dès la tournée 1969).
Mick Jagger semble de plus en plus tenté par une carrière solo. Après deux collaborations avec Michael Jackson pour State of Shock en 1984 et David Bowie pour Dancing in the Street en 1985, il sort son premier album solo, She's the Boss, en 1985, suivi de Primitive Cool en 1987. Les velléités de carrière solo de Mick provoquent l'ire de Keith Richards qui déclare même en 1986 : Si Mick fait une tournée sans nous, je lui coupe la gorge[78] . Les autres Stones se tiennent désormais à l'écart d'un groupe qui n'en est plus un. Keith Richards forme son propre groupe les X-Pensive Winos, Charlie Watts joue du jazz avec son Charlie Watts Orchestra, et Bill Wyman s'investit dans la production via le projet AIMS (Ambition, Idées, Motivation, Succès). Selon Wyman, Mick est le responsable des problèmes des Stones parce qu'il a décidé de faire son propre truc tout seul sans le groupe[36] .
En 2021, le groupe annonce son retour sur scène pour une tournée nord-américaine The Rolling Stones USA No Filter Tour qui doit se dérouler du 26 septembre à Saint-Louis (Missouri) au 20 novembre à Austin (Texas)[113]. Mais pour la première fois depuis 1963, Charlie Watts sera absent et la batterie sera assurée par Steve Jordan, fidèle accompagnateur de Keith Richards en solo. En effet, Charlie doit prendre du temps pour se remettre d'une intervention médicale[114]. Il réagit lui-même à son absence : Je travaille dur pour être en pleine forme, mais j'ai accepté aujourd'hui, sur les conseils des experts médicaux, que cela prenne du temps. Après toutes les difficultés que le COVID a causé aux fans, je ne veux vraiment pas que ceux qui détiennent des billets pour cette tournée soient déçus par un autre report ou une autre annulation [113].
A 21h précise, ils ont enflammé le public avec les lumières rouges. Une façon bien à eux de donner le ton ! Puis, les premières notes de tam-tam et de piano de Sympathy For The Devil résonnent avant que Mick fasse son apparition. Cette ouverture a plongé le public dans le bain et lancé la salle vers cette nouvelle aventure !
Quatorze chansons dont certains beaux moments. "If You Can See Me", avec sa rythmique post-drum'n'bass, nous donne à entendre ce que sera la pop dans mille ans, quand les poules auront des dents. "Boss of Me" et "Dirty Boys", avec son saxophone baryton, creusent le funk à la "Fame". "I'd Rather Be High" résonne comme un hommage au Lennon de "Tomorrow Never Knows" (1966) . Deux ans plus tôt, un certain David Jones, 17 ans, faisait sa première apparition télé dans l'émission "Tonight", où il témoignait, en tant que "président de la Société pour la prévention de la cruauté envers les hommes à cheveux longs". Retour sur le prodigieux destin de David Bowie, en six chansons.
Après le gouffre californien, retour aux anciens parapets de la Mitteleuropa ? Le narrateur de "Yassassin" est un travailleur immigré turc de Berlin, en proie à la xénophobie. Tel est le nouvel avatar de Bowie. L'arrogant "duc blanc" de "Station to Station" est maintenant un prolétaire au profil bas. 1977 : Berlinois anonyme, c'est la première fois depuis 1972 que Bowie ne se teint plus les cheveux en roux. Il se déplace à vélo ou dans l'ancienne Mercedes-Benz ponton, dit-on, du président de la Sierra Leone. 2ff7e9595c
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